L’autre jour je me promenais avec mon chien et je discutais avec une dame qui était elle aussi avec son chien. D’un coup dans la discussion, somme toute banale, elle prononce la phrase suivante: “les animaux n’ont qu’une cervelle, ils n’ont pas de cerveau en soi, mais alors, qu’est-ce qu’ils ont comme mémoire!”. Je suis restée sans voix face à cette déclaration, certes scientifiquement exacte, mais qui personnellement m’a choqué au plus haut point. Même dans le monde de la spiritualité, il semble qu’il existe ce type de hiérarchie anthropocentrique. En effet, le prétendu père du spiritisme Alan Kardec, énonce clairement que les âmes pures s’incarnent en humains, et les âmes impures en animaux. Selon lui, un humain ne pourrait pas se réincarner en animal car ce serait une “régression”. La prétendue supériorité de l’humain dans la vision du monde occidental est établie et profondément ancrée dans nos psychés. Pourtant, durant mes soins, j’ai souvent rencontré des animaux qui avaient été humains et des humains qui s’étaient réincarnés en animaux. Je me place donc en désaccord total avec cette théorie. De plus, je m’interroge: mais d’où vient ce mépris envers nos compagnons et même nos enseignants?
Les médiums, télépathes et autres le diront: les animaux communiquent, ils ressentent des émotions et ils sont pour la plupart “empaths”. Compagnons silencieux, sources de subsistance ou majestueux dangers, les esprits des animaux coexistent dans le visible et dans l’invisible. Nous sommes tellement connectés à la nature que ces êtres nous accompagnent et nous soignent, ce sont ceux qu’on appelle communément les animaux totems. Cependant, nul besoin d’être communicant pour constater à quel point un animal est réceptif à son environnement ainsi qu’aux émotions qui l’entourent. Qui n’a jamais été ému, quand nous traversons des émotions négatives, quand notre familier s’approche et pose sa patte sur nous en réconfort ? Comment ne pas être fasciné par l’instinct incroyable des animaux, qui ressentent les choses avant qu’elles n’arrivent, comme le retour d’un être cher ou le déchainement des éléments? Qui oserait vraiment dire qu’ils n’ont pas d’intelligence ? Ah bien sûr que l’intelligence émotionnelle n’est toujours que très peu valorisée dans notre société. On préfère l’intelligence brute, rationnelle, logico-mathématique. Celle qui impressionne et qui repousse les limites de la physique et du réel. L’intelligence des algorithmes, des grattes-ciels, de la neige au milieu du désert. L’intelligence artificielle qui vole du contenu original et de la propriété intellectuelle.
Posons-nous quelques minutes pour réfléchir: sommes-nous vraiment si supérieurs? Avec notre esclavage de l’argent qui nous contraint au salariat afin de rembourser des emprunts? En vivant dans des villes surpeuplées et dans des logements entassés les uns au-dessus des autres, mais à la fois si isolés? Avec notre télévision, nos téléphones et nos influenceurs ? Notre culte de l’amour romantique comme émancipation unique et ultime de la vie personnelle ? Nos supermarchés immenses, tellement grands qu’ils sont à l’image du vide qui habite l’humain moderne? Un mode de vie ultra rapide, et pourtant en pilote automatique, déconnecté de son corps et de son cœur, l’âme en peine. C’est une véritable errance…
Mon propos n’est pas de faire le plaidoyer d’une dichotomie humain/animal. Je m’en sers simplement afin d’exprimer mon propos. Ne dénigrons pas les animaux et ne les jugeons pas comme “stupides”. Soyons à l’écoute de nos compagnons, de leur langage, de leurs besoins. Laissons les nous réapprendre à être humains, comme les enfants sont sauvages avant le conditionnement. Ne rentrons pas dans le piège de l’égo, soyons humbles. Gardons nos cœurs ouverts. L’amour animal est infini et inconditionnel.
Sincèrement,
Seva